Yvan Goll
La hutte de cendres
Nous neûmes pas de maison comme les autres au flanc sûr
de la montagne
Toujours nous dûmes continuer derrer
Dans la neige qui nétait ni sel ni sucre
Le long des cônes arrondis de la lune
Tu appelas tes oiseaux tutélaires
Qui très haut dans léther volaient vers les tombes
dAfrique
La route de loublis faisait de grands lacets
Et nulle pâle fleur ne rêvait sur le talus
Vers minuit se trouva une route de cendres
On entendait les aboiments rieurs des loups
Avec des torches je les maintins au loin
Et dans le ruisseau aux orties je pêchai un poisson dhuile
Qui nous réchauffa longuement
Immense était le lit ciselé dans la neige
Et alors saccomplit le miracle :
Ton ventre dor resplendit comme un soleil nocturne
(trad. Claude Vigée)
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