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Yvan Goll

La hutte de cendres

Nous n’eûmes pas de maison comme les autres au flanc sûr de la montagne
Toujours nous dûmes continuer d’errer
Dans la neige qui n’était ni sel ni sucre
Le long des cônes arrondis de la lune

Tu appelas tes oiseaux tutélaires
Qui très haut dans l’éther volaient vers les tombes d’Afrique
La route de l’oublis faisait de grands lacets
Et nulle pâle fleur ne rêvait sur le talus

Vers minuit se trouva une route de cendres
On entendait les aboiments rieurs des loups
Avec des torches je les maintins au loin
Et dans le ruisseau aux orties je pêchai un poisson d’huile
Qui nous réchauffa longuement
Immense était le lit ciselé dans la neige
Et alors s’accomplit le miracle :
Ton ventre d’or resplendit comme un soleil nocturne

(trad. Claude Vigée)


N12 / 1998

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2001