Tarass Vozniak
“Le projet “Ukraine”. Le bilan de dix ans
© Tarass Vozniak, 2000
1. Les conditions de la parution de l’Etat ukrainien.
1.1. La crise et la dissolution de l’URSS
Des conditions incontestables de la parution d’un nouvel état indépendant au
nom “l’Ukraine” ont été créées par une crise profonde de la société soviétique,
une défaite réelle causée à l’URSS et à son bloc par l’USA et leurs alliés au
cours de la “guerre froide” ou bien, en d’autres termes, au cours de “la troisième
guerre mondiale”. Les causes en sont bien diverses: de la non-effectivité de
l’organisation sociale au retardement technologique inévitable. Leur ensemble
a amené à une grande érosion même de ce qui restait de l’idéologie communiste,
au cynisme total enveloppant tout du haut en bas de la société.
La chute de l’URSS était inévitable. Mais le problème de l’organisation postérieure
de la société ou des sociétés s’est posé aux élites au pouvoir et au peuple
lui-même. De plus, la nomenclature de parti était obligée de refléchir comment
maintenir le pouvoir et le contrôle de l’économie, comment changer de formes
de sa direction afin de garder status quo ante.
Quant à la nomenclature soviétique, la discussion pour elle portait sur quelques
questions:
– faut-il sortir de la crise par des changements radicaux de l’organisation
sociale de la société (projet révolutionnaire);
– faut-il sortir de la crise par de brusques changements sociaux
à l’instar de la thérapie de choc;
– faut-il sortir de la crise par la voie de changements graduels
de longue durée (projet évolutionnel);
– faut-il sortir de la crise par des régions isolées
d’un seul pays à l’instar de la voie chinoise- “deux
systèmes, un pays” (projet intégratif) ;
– faut-il se désintégrer et sortir de la crise par
des Etats et territoires indépendants (projets désintégratif).
Des forces antisoviétiques d’opposition n’étant pas tellement nombreuses, se
composaient de deux courants essentiels: ceux qui déclaraient la démocratisation
plus large de la société (nous les appelons conventionnellement “démocrates”)
et ceux qui luttaient pour la libération nationale des peuples de l’URSS ou
bien leur autoidentification, comme c’était le cas, p. ex., des Ukrainiens et
des Russes (nous les appelons conventionnellement “nationalistes”) bien que
les opinions de ces gens quant au système politique futur se mettaient dans
tout le spectre idéologique dès la democratie au totalitarisme.
Les opposants de la transformation planifiée de la société à ce moment étaient
représentés, bien sûr, par les orthodoxes communistes mais à l’époque ils étaient
frustrés et pas préparés à quelque transformation effective, ou bien à quelque
riposte effective aux changements.
Les forces essentielles politiques comprenant la nécessité et l’urgence des
changements qui étaient à la recherche de voies possibles de transformation
ou bien, au moins, leur place dans ce processus étaient les suivantes:
M.Gorbatchev représentait le projet de la transformation évolutive sociale
et politique dans le cadre d’un Etat unique (projet évolutif et intégral).
De leur côté, les leaders des nomenclatures nationales, y compris B.Yeltsine,
brûlaient d’envie au pouvoir et à l’indépendance du centre et représentaient
le projet de la transformation sociale évolutive (L.Kravtchouk) ou révolutionnaire
(le jeune Yeltsine) dans le cadre des territoires relativement ou pleinement
indépendants où ils auraient pu contrôler totalement le procès tout entier (des
projets désintégratifs évolutionnels/ révolutionnaires) .
“Les democrates” essayaient de défendre des projets utopiques de la réforme
de l’URSS (A.Sakharov) dans le cadre d’un Etat unique ou non (des projets évolutionnels/
révolutionnaires intégratifs/désintégratifs). N’accentuant pas le problème de
l’intégration, ils insistaient plutôt sur une profonde démocratisation de la
société. Une attention plus grande était réservée à la transformation économique.
Mais il ne s’agissait pas pratiquement de la transformation administrative.
Ainsi, le problème essentiel consistait à la démocratisation et à la réforme
économique; les voies de la prise du pouvoir et de son maintien restaient hors
d’attention.
Certains opposants faisaient face à l’Etat comme tel; c’est-à-dire, ils préparaient,
au fond, les conditions pour se trouver hors le processus de la transformation
politique. Plus tard, il s’est avéré que la seule lutte pour les droits de l’homme
ne suffisait pas afin de réaliser la transformation complète. Il était important
de créer au cours des changements de nouvelles formes des rapports sociaux,
un mécanisme social moderne qui devrait se constituer dans la nouvelle structure
de l’Etat ukrainien. L’ignoration de ses exigences du temps a abouti dans le
futur à l’éloignement pratique du processus politique de ceux qui dans les mileux
des non-conformistes étaient considérés comme “démocrates”.
De leur côté “les nationalistes”, naturellement, déclaraient le projet de
la désintégration de l’URSS ne s’intéressant pas trop aux autres aspects de
la transformation, c’est-a dire, aux problèmes de la démocratisation la plus
large ou bien de l’organisation sociale et économique précisément comme base
de la construction de la nouvelle société effective (des projets évolutifs/révolutionnaires
de désintégration). Ces problèmes n’étaient pas tellement actuels pour eux étant
considérés comme moyen pour l’aquisition à l’indépendance nationale, ou tout
simplement étaient ignorés. Une telle négligeance a causé la chute de ces aspiration
dans le futur. L’attention presque essentielle dans leurs projets était réservée
aux problèmes de la prise du pouvoir et non pas à la transformation de la société
nationale à celle moderne, effective du point de vue politique et économique.
Au fond, ils consentaient à la prise du pouvoir dans le socium réellement existant
et élaboraient exclusivement un projet étatique. Prenant pour un seul but la
création de l’Etat ukrainien indépendant à l’aide de n’importe quels moyens,
ils se sont mis très vite en accord avec la nomenclature en espérant de la supporter
en jouant selon ses règles sur son propre terrain.
“Des orthodoxes” communistes n’ont pu rien proposer de meilleur que le putch
en accélérant par la suite le prossesus de la dissolution de l’URSS et le krach
du projet intermédiaire de Gorbatchev de l’évolution dans le cadre de l’Etat
et de l’économie uniques (projet conservateur intégratif).
Quels projets étaient, donc, travaillés en Ukraine; étaient-ils liés avec d’autres
projets existants à l’epoque?
Il est évident qu’en Ukraine il existait ou bien naissait deux projets de nomenclature
– intégratif et celui désintégratif très modéré. Peut-être, le second n’était
pas considéré comme une doctrine à valeur requise, et apparaissait d’une manière
situative. Quant aux projets intégratifs de nomenclature, ils existaient en
forme évolutive (officieuse) et en forme communiste “orthodoxe” (en guise d’une
certaine opposition au projet officiel de Gorbatchev). Les auteurs de ces projets
se distinguaient par ce qu’ils avaient un pouvoir réel quoique bien affaibli.
Ils avaient la possibilité réelle d’incarner (bien que sous certaines réserves)
leurs projets sociaux-politiques englobant de grande envergure. Ils avaient
la possibilité et des ressources administratives pour se préparer à la répartition
cardinale du pouvoir et de la propriété, approuver les premiers polygones de
l’entreprise libre sur la base de diverses coopératives, d’y transférer à temps
des ressources financières et matérielles. En même temps, ces formes de l’économie
de nomenclature restaient étroitement liées au pouvoir. C’est ainsi qu’on préparait
la base de l’incarnation des projets de la nomenclature postsoviétique.
Le projet conservateur intégratif de nomenclature était barré par le putch
de DKNC* . Il ne restait à la nomenclature ukrainienne rien qu’essayer
d’incarner le projet évolutif désintégratif. La nomenclature ukrainienne n’a
jamais élaboré le projet révolutionnaire dans le domaine de l’économie malgré
ses faibles déclarations concernant de certaines formes économiques. Elle, paraît-il,
n’en avait pas besoin. La réalisation opportune et successive de l’économie
de marché lui aurait ôté la possibilité de répartir la propriété à son avantage
comme elle l’a organisé.
Il y avait peu de “démocrates” en Ukraine en sens net. A la première étape
de la transformation ils étaient ombragés par les “nationalistes” qui étaient
plus nombreux.
Pour un bref temps “les nationalistes” ont maîtrisé la situation après le putch
de DKNC. Leur projet désintégratif a coïncidé temporairement avec le projet
désintégratif de la nomenclature ayant le temps de changer d’orientation. Pourtant,
ils ne possédaient aucune ressource administrative, ne prêtaient une attention
sérieuse (même dans ces quelques régions où ils ont gagné les élections) au
problème de la création de la base économique pour le pouvoir par la répartition
de la propriété, des ressources et des finances, de la mise en application la
plus active de nouvelles formes de l’économie.
“Les nationalistes” se sont hâtés de conclure un accord non-déclaré avec la
nomenclature pour la création de l’Etat au nom “l’Ukraine” sans assurer et sans
créer pour eux quelques rôles réels, appuyés sur la base réelle économique et
politique. Ainsi, ils ont rendu, pour ainsi dire, à la nomenclature récemment
impériale et ouvertement antiukrainienne “le sacrement de l’indépendance”. Avant
peu, cela a donné à cette même nomenclature la possibilité d’usurper pleinement
l’idée d’indépendance, réduire la tension politique dans la société, en expliquant
les pertes de sa dirigeance permanente de dix ans en Ukraine indépendante par
les fautes des “democrates” et des “nationalistes”, c’est-a dire, les écarter
pratiquement de la scène politique et d’une grande répartition de la propriété
et du pouvoir.
1.2. La base de la formation de “l’Etat ukrainien”
Une des conditions de la construction réussie de l’Etat est l’autoconscience
d’un certain groupe d’hommes comme unité. Le sentiment de l’unité peut se former
sur n’importe quelle base mais il demande toujours un certain temps. L’unité
ethnique n’est pas obligatoirement un élément d’une consolidation bien que l’élément
composant de l’unité avec le temps puisse amener par à travers de longs prossesus
naturels d’assimilation à la formation d’une nouvelle ethnie ou bien de l’ ethnie
renouvelée. Du reste, la soumission primitive d’une ethnie par une autre et
une assimilation forcée ou bien volontaire peut amener également au même résultat.
Comment était la situation en Ukraine à l’égard de cela? A la suite de rudes
réglementations idéologiques en URSS l’accès à l’independance n’a pas été précédé
par une longue formation du sentiment renouvelé de l’unité consolidatrice Plus
encore, la propagande soviétique provoquait une scission même dans l’ethnie
ukrainienne sans mentionner le reste de la population de la RSS d’Ukraine. Dans
la conscience sociale se sont formées des constructions d’images: “occidentaux”,
“banderistes”, “orientaux”, “khokhols”, “moskals”. Ouvertement et en cachette
au niveaux de l’Etat on imposait l’intolérance aux Tatars de Crimée et aux Juifs.
Pratiquement, à la veille de l’indépendance de l’Ukraine il manquait l’unité
complètement formée qu’on aurait pu appeler conventiellement “la nation ukrainienne
politique”. Sa population était réunie en plus grande mesure par un territoire
commun, gardant sa propre mentalité, appartenant aux diverses composants politiques
et mondes culturels.
L’élément plus au moins consolidant, outre celui territorial, était l’illusion
de la rapide sortie possible de la stagnation et de la crise par la voie de
la separation de l’URSS devenue un Etat bien lourd. Néanmoins, tous les groupes
de la population voyaient différemment le futur de cette nouvelle communauté
bien qu’elle eût l’unique nom “l’Ukraine indépendante”. Là réside justement
une grande illusion née par le referendum pour l’indépendance de 1991. Tous
ont voté, paraît-il, pour le même. Formellement – “oui”. Mais en réalité – “non”.
C’est ce qu’a compris la nomenclature postcommuniste en Ukraine qui s’étant
bien orientée, a dûment organisé le referendum en le renforçant par une propagande
massive qui se diversifiait dans chacune des régions et promettait à chacune
d’elles ce à quoi elles aspiraient. Le résultat a été atteint, mais la nation
politique ne s’est pas formée.
En même temps, pour la première fois on a mis la base des manipulations électorales
qui ont atteint leur apogée au cours du referendum 2000 concernant les changements
constitutionnels. La technologie pareille des standarts doubles et triples a
été exploitée au cours de toutes les élections présidentielles ce qui continuait
à raffermir la hétérogénéité factice de la population de l’Ukraine ne menant
pas au vrai concensus ou compromis pour la résolution des problèmes de construction
nationaux mais servant seulement à la résolution des problèmes situatifs.
Ainsi, l’hétérogénéité s’est non seulement affirmée en l’Ukraine indépendante
comme un fait réel mais a commencé à s’accroître. Diverses régions ne manifestent
pas pratiquement leur volonté au rapprochement ou bien à l’intérêt réciproque.
Et avec cela, ce problème touche également l’échelle culturelle et le sens économique.
L’unique organisme économique en vertu de la crise de l’économie et du manque
de quelque formation de sa structure à cause d’une certaine politique des avantages
pratiquement ne se crée pas. Du reste, les nomenclatures régionales à la première
étape ont même résisté à l’intervention du centre à la répartition de la propriété
de leurs régions.
La région occidentale n’a pratiquement pas accepté la russification massive
et constante du sud et de l’est. On n’a pas organisé une discussion de l’opinion
publique concernant ce problème, la société n’a pas reflété l’état réel des
choses. Et non seulement n’a pas rendu compte de l’état des choses mais également
n’a pas formé une stratégie commune acceptable pour tous (ou, au moins,à la
majorité) les composants de la société, comment aller avec l’indépendance acquise
et avec la communauté et l’unité politiques ainsi impliquées.
On ne sait pas sur quoi faut-il baser cette unité. Sur la communauté des destins?
Sur l’intérêt économique? Mais l’intérêt économique commun panukrainien existe-il?
Sur quelque forme de consensus? Mais les mécanismes de la discussion nationale
universelle pouvant la former n’existent pas. La société ukrainienne reste dissolue.
Sur la langue? Laquelle? Parlée par la majorité? Mais l’officiel Kyïv lui-même
n’a pas pu se rendre compte du rôle consolidateur de la langue ukrainienne en
la prenant complètement d’une manière formelle et froide, sans parler de la
petite bourgeoisie kyïvienne pleinement “au parler russe” ou plutôt “soviétique”.
Pour lui n’existe pas la thèse fondamentale du politologue russe Serguey Tchernychev
disant que la Russie c’est premièrement le russe et non pas un territoire, une
population polyethnique et polyculturelle, pas plus quelque structure administrative.
Et pourtant, pour l’administration du “gossoudarstvo l’Oukraïne” la thèse actuelle
est que l’Etat c’est l’administration.
En même temps, une telle population différentielle n’ayant pas son espace linguale
commune ne s’identifie pas avec l’Etat réel: la population est pratiquement
divisée en celle “du parler russe”/ “du parler russe sourjyk” (langage
estropié – NdTr) et du parler ukrainien/ “du parler ukrainien sourjyk”; elle
ne possède pas de l’espace commune informationnelle (celle-ci est pratiquement
cédée au mass-media russe et la plupart des citoyens de notre société vivent
réellement dans l’espace media et informationnelle russe se pénétrant des problèmes
de l’Etat de Russie étant plutôt “russes” et non pas “ukrainiens” dans le sens
informationnel du mot. La situation existant depuis l’indépendance ukrainienne
même dans le sens formel n’était pas comprise par la plupart de la société (y
compris certains devoirs et limitations) ou bien était prise comme un état instable
de passage ou l’imitation de l’indépendance ou tout simplement était comprise
d’une manière extrêmement hostile. Le projet d’Etat n’est pas devenu essentiel
pour la majorité de la population. De plus, ni l’administration ni la société
elle-même n’ont élaboré “le projet Ukraine” accepté pas la majorité de la société;
celui-ci n’existe pas. On peut parler d’un certain manque de l’instinct du sentiment
étatique si une telle terminologie est convenable pour la majorité de la population
de l’Ukraine.
C’est pourquoi il est très important de construire les mécanismes de une société
civique afin de former quelque base commune. Cette société peut être représentée
par une société comprenant l’état réel, élaborant la vision du futur, la société
qui peut rendre sonore sa discussion, possède des réels mécanismes politiques
et publiques pour la réalisation du consensus élaboré dans la vie. Malheureusement,
le rythme de la construction de la société civique en Ukraine se ralentit, ou
bien plutôt est en stagnation. On a reçu une courbure considérable dans le sens
de la création du modèle oligarchique du gouvernement avec une domination indubitable
d’une branche du pouvoir incarnée dans l’institut de la présidence.
Une des bases de la construction de l’Etat est sans aucun doute l’économie.
L’Ukraine n’a pas hérité de l’URSS un organisme ou bien une économie unique
autosuffisant pour être effectivement coopérée avec d’autres systèmes économiques.
La collapse de l’économie dans les Etats postsoviétiques, l’annulation pratique
de la coopération avec les ex-Etats du Conseil de l’Entraide Economique, une
conversion déclarée mais pas réalisée du complexe militaire et industriel ont
fragmenté l’économie de l’Ukraine. L’économie ukrainienne s’est arrêtée dans
son développement non pas à cause de l’inutilité ou bien du manque de la capacité
concurentielle mais également à ce fait qu’en Ukraine il net reste qu’une partie
d’anciens cycles technologiques uniques. On a pu les cycler dans les limites
de l’Ukraine.
En même temps, ces dernières années on voit un processus actif de la desindustrialisation
réelle du pays. Il a coïncidé avec le processus du passage de l’économie mondiale
à la phase postindustrielle et de la création de nouvelles économies et sociétés
informationnelles. Des branches de matières premières et de l’industrie lourde
développées jadis en Ukraine ne possèdent pas de potentiel d’export. D’autres
part, des branches à haute technologie orientées principalement à la production
de l’armement, de l’aviation de transport, des appareils cosmiques, etc. se
heurtent aux diverses limitations d’import/export et aux priorités politiques.
Il paraît qu’en réalité tous les “partenaires stratégiques” de l’Ukraine ne
sont pas intéressés au renouveau de ses technologies à haute qualité pour des
raisons stratégiques (menace du renouveau du potentiel militaire pouvant être
utilisé par l’adversaire) comme pour des raisons de concurrence (l’apparition
d’un concurrent sérieux non seulement des articles mais également de l’emploi
sur le marché mondial).
Le caractère “intermédiaire géopolitique”
peut devenir une bonne base pour le développement économique
de l’Etat effectif. Si dans le sens militaire l’Ukraine s’est
trouvée réellement entre deux camps opposés en
Europe Centrale-Orientale (l’OTAN et le Traité de Tachkent
(étant une source de menace), dans le sens économique
elle s’est trouvée entre l’Union Européenne
et la Russie avec ses satellites réels (Russie+) étant
de marchés importants et bases industrielles et de matières
premières. L’Ukraine est traversée (ou sera traversée)
par de flux principaux de transports et de marchandises Est-Ouest (UE-Russie+
-l’Asie Centrale – l’Extrême Orient), Nord-Sud
(UE-Caucase-l’Asie Centrale). Une ressource possible consiste aux
projets liés à la transportation du pétrole et
du gaz aussi bien de la région de la mer Caspienne que de l’Europe
du Nord et du Proche Orient. Les deux suprarégions sont intéressées
sinon à contrôler au moins à participer à
ce noeud européen de transport ayant les plus grandes perspectives
en Europe grâce à son importance géopolitique de
transport. Selon les indices de l’Institut Rendall, l’Ukraine
possède le plus grand rating européen de transport et
de transit (de 3,11 points). Il est à noter qu’en Pologne,
voisine de l’Ukraine, ce rating est égal à 2,72 points.
Le rating de transit du territoire d’un ou d’un autre pays
prend en considération l’état de développement
de ses systèmes et réseaux de transport et également
le niveau et l’état de ses infrastructures.
1.3. Forces d’opposition
Un des facteurs influant la formation de la société ukrainienne contemporaine
et “le projet Ukraine” c’est la structure des forces d’opposition. N’étant pas
seulement un système d’opposition, cette structure reflète les nouvelles répartitions
possibles du pouvoir dans le futur ou bien les transformations dans la société
et dans l’Etat. Les répartitions du pouvoir au centre ou dans les régions arrivent
se produisent dans ce cas où les exigeances d’une partie de la société ou d’une
tendance politique ne sont pas satisfaites. D’autre part, dans ce cas où le
mécontentement se localise dans les régions géographiques, cela peut aboutir
aux tendances régionales autonomistes même celles séparatistes.
En Ukraine d’aujourd’hui on est témoin d’un processus de la concentration
extrême du pouvoir. L’administration d’Etat avec le Président en tête a tiré
des conséquences de la période antérieure de la dualité pratique du pouvoir
au cours de toutes les années de l’indépendance d’Ukraine – des branches parlementaire
et présidentielle du pouvoir. Le pouvoir judiciaire n’a pas su, malheureusement,
se libérer de la tutelle du pouvoir d’Etat et ne s’est pas développé en sa branche
indépendante. En hiver 2000, avec la création de la majorité parlementaire à
la Verhovna Rada la source de l’opposition communiste y a été étouffée. Mais
en même temps il y a des symptômes de la liquidation de toute opposition en
général. L’administration présidentielle s’est affermie; il existe une menace
de ce qu’elle non seulement gâte son image dans les yeux des partenaires occidentaux
mais également réunit des conditions de son instabilité ne représentant pas
tout le spectre des élites régionales.
L’administration présidentielle représente, de préférence, l’ancienne / la
nouvelle bureaucratie kyïvienne, le groupement de Dnipropetrovs’k et quelques-uns
des représentants des élites régionales qui leur sont loyales. Bien plus, la
formation des élites régionales de pouvoir et de business qui ne sont pas représentées
auprès de l’administration, se fait strictement sous son contrôle. Le système
même de la formation de gros capitaux dans les régions exclue pratiquement la
possibilité de leur indépendance du pouvoir. D’un côté, “les oligarques” essayent
de maîtriser le pouvoir dans les régions et au centre; de l’autre côté, cette
chose-là n’est pas possible sans sanctions et alliance avec le pouvoir.
Une telle dépendance pratiquement complète de l’administration et de Kyïv
en fin de comptes ne peut ne pas se heurter aux intérêts des élites régionales
issues des nomenclatures régionales. Périodiquement le Président est obligé
de dompter le séparatisme local de nomenclature et d’envoyer ses protégés dans
les régions. A présent, ce processus est pratiquement achevé. A cette fin on
a procédé à la réforme législative bien déterminée (la base constitutionnelle
a été posée pour créer l’institution des chefs des administrations d’Etat),
à la politique de cadres bien orientée: une stricte verticale exécutive présidentielle
a été construite.
De la sorte, la forme oligarchique du gouvernement s’est formée en Ukraine
freinant la création de la société civique et ôtant les perspectives de la réforme
effective de l’économie ukrainienne. Les oligarques de tous les niveaux bloquent
l’entrée civilisée de l’économie ukrainienne au marché mondial.
Une opposition incontestable à la structure existante du pouvoir s’est formée
des dissidents de l’époque soviétique après quelques années de flirt; à présent,
cette opposition est pratiquement sans valeur du point de vue de ses possibilités.
L’opposition créée par “les nationalistes” et les “démocrates” également. D’ailleurs,
la place leur manque dans le nouvel Etat. Ils ont déjà joué leur rôle selon
l’idée de la nomenclature postsoviètique.
La coquetterie de l’époque de Kravtchouk a fini. La nomenclature a réussi dans
le processus de transformation, elle n’a plus besoin de quelque “faveur”.
Un potentiel d’opposition évident se trouve en Ukraine Occidentale. A présent,
la déception et la frustration de la population ne rendent pas possible
l’incarnation de ce mécontentement dans quelque chose de concret. Pourtant il
existe et s’accroît. Afin de relâcher la tension l’administration pendant une
longue période manoeuvrait des humeurs hyperpatriotiques en créant l’illusion
que le nouvel organisme politique créé incarne l’idéal chérissé par l’Ukraine
Occidentale au cours de la dernière centaine d’années. Il devient de plus en
plus évident que ce n’est pas ainsi; le rôle de cette région est non seulement
de peu d’importance mais il est en somme artificiellement minimalisé dans le
pays.
Des processus pareils se déroulent également dans d’autres régions. Le mécontentement
calmé par la frustration et des mesures administratives dominent en Crimée et
à Odessa.
Un certain potentiel d’opposition possèdent sans aucun doute des régions russes/sourjyk,
des enclaves ethniques – tatare, hongroise, roumaine.
2. “Une Ukraine volée”
L’indépendance de l’Etat ukrainien s’est avérée possible comme création commune
de la nomenclature communiste postsoviétique ayant proclamé tout d’abord en
cachette puis de plus en plus à haute voix ses prétentions exclusives “à la
région l’Ukraine”, et des patriotes ukrainiens conservateurs ou traditionnels.
Une des banalités de l’époque de l’indépendance consiste à la référence au
referendum pour l’indépendance et à ses résultats. Mettant du côté les méthodes
de calcul des voix qui restaient sans changements dans la plupart des bureaux
de vote réfléchissons à ce qu’on a voté à vrai dire? Presque tous ont voté.
Mais comme il arrive d’habitude pendant la révolution on n’a pas voté ce qu’on
voulait et ce qu’on a obtenu.
Les uns votaient traditionnellement les slogans hyperpopulistes à l’instar
de “Nomenclature, hors de l’auge!” ne possédant aucun projet positif sinon l’idéologie
du Charicov de Boulgakov réduite à une simple maxime “Diviser tout!”. D’ailleurs,
c’était une tentative de plus de réaliser “le paradis sur la terre” non pas
dans les limites du projet manqué “URSS” mais dans les cadres plus modestes
du “territoire d’Ukraine”.
Les autres votaient le même pourtant dans la forme plus archaïque et conservatrice
du “paradis sur une terre isolée au nom l’Ukraine” où, selon le pronostic de
“Deutsche Bank”, la prospérité aurait dû s’installer tout d’un coup. Dans ce
cas-là on a voté une utopie de plus en croyant qu’on peut obtenir le paradis
sur la terre de vivant par un simple vote mais non pas par le travail ou le
sang.
En même temps, “une idéale communauté” moderne, (selon Bénédicte Anderson),
ne s’est pas formée en Ukraine. Divers groupes et régions ne se sont pas consolidés
autour d’une seule chose admissible pour tous.
3. “Gossoudarstvo Oukraïna”
Ayant intercepté les slogans nationalistes des “patriotes” et des “démocrates”
la nomenclature a maintenu le pouvoir pratique en Ukraine. De la sorte elle
a obtenu, pour ainsi dire, un certain time-out qui lui a permis de regroupper
ses forces en transférant des capitaux et en s’emparant de l’ancienne propriété
d’Etat ce qui a été surnommé avec justesse “la prihvatisation” (c.-à.-d. “le
happement”). Elle s’est complètement emparée” de l’économie. Une partie “des
cadres anciens” est restée dans l’administration d’Etat, bien d’entre eux ont
passé au business. Mais il est bien difficile de les séparer. Ils forment pratiquement
jusqu’aujourd’hui un tout. Le lien y est assuré précisément par l’administration
contrôlant tout ce qui passe dans le secteur soi-disant privatisé de l’économie.
Dans certaines régions du pays, de préférence occidentales, on a su établir
pour un certain temps un gouvernement démocratique infantile faiblement développé
en guise d’une forme transitoire qui ressemblait plutôt à l’absence du pouvoir.
Là il a été régi pas les patriotes ukrainiens conservateurs.
Les premières années de l’indépendance Kyïv ne s’ingérait pas trop dans les
affaires de régions. A l’époque on menait une grande lutte pour la capitale,
c.-à.-d. pour l’Etat tout entier. Mais après la structuralisation du pouvoir,
l’accumulation de gros capitaux et la marginalisation des élites de régions
les patriotes ukrainiens conservateurs ont perdu le pouvoir même en Ukraine
Occidentale. Aujourd’hui tout le pouvoir est contrôlé pratiquement par l’administration
d’Etat à partir de Kyïv. D’ailleurs, on peut le considérer comme un fait positif
voyant la complication de la situation dans ces cas où le pouvoir ne contrôle
pas la situation (comme c’était le cas de l’Albanie) en causant la destruction
complète de la société et de l’Etat. Le problème se pose ainsi: a) lesquels
des mandats de pouvoir doivent retomber au centre et lesquels aux régions, et
à chaque branche du pouvoir; b) l’usurpation du plein pouvoir par une
branche (p.ex.: présidentielle), ne menèra-t-elle pas à l’autoritarisme causant
du préjudice à la branche même et à l’Etat en général; c) la centralisation
extrême du pouvoir ne menèra-t-elle pas au renforcement des tendances régionalistes
et séparatistes dans les régions?
Le problème ne consiste pas seulement à Kyïv. La capitale agit méthodiquement,
du point de vue pragmatique, quoique exclusivement à son avantage. Ce sont des
“nationaux-patriotes” qui n’ont pas su maintenir le pouvoir. Dès les premiers
débuts de l’Etat une guerre cachée a éclaté entre l’aile dissidente patriotique
et celle dissidente démocratique du mouvement d’opposition jadis unique. Motivant,
pour ainsi dire, par les besoins urgents de la sauvegarde de l’Etat dans n’importe
quelles formes, on a éliminé l’aile dissidente démocratique de l’arène politique,
l’aile accentuant les droits de l’homme et les normes générales de la démocratie.
Les “nationaux patriotes” étaient prêts non seulement à sacrifier la démocratie
mais ils se sont mis à collaborer avec la nomenclature. Ce qui a causé leur
pleine dégénération et finalement l’élimination du pouvoir où ils ont commencé
à accomplir une fonction décorative.
Ce qui caractérise l’espace postsoviétique en général c’est la criminalisation
de presque toutes les sphères de la vie, surtout celle matérielle. La criminalisation
est devenue l’oeuvre commune de la nomenclature qui s’est occupée du partage
non contrôlé et sans précédent des biens nationaux, et de la criminalité traditionnelle
exploitée par la nomenclature comme instrument déclarant ses propres droits
au partage de la propriété. La paupérisation de larges masses de la population
n’ayant pas obtenu leur part de la propriété a contribué à un tel état de choses.
La privatisation par certificats est devenue “une forme de ferme” du peuple
en lui enlevant des raisons formelles pour sa part à la nouvelle répartition
de la propriété nationale.C’est pourquoi la population appauvrie s’est transormée
au champ de recrutement des couches de plus en plus larges de la société au
cercle criminel enfermé.
L’affaiblissement du contrôle de la propriété d’Etat, surtout dans les sphères
traditionnellement avantageuses, a mené à une usurpation massive des biens d’Etat
à l’échelle de toute l’espace postsoviétique. Comme résultat, une situation
s’est créée en Ukraine où “environ deux dizaines de “familles” (clans) ont usurpé
une quatre cinquième de la soi-disant propriété nationale en laissant à tous
les autres une cinquième de cette propriété afin qu’ils luttent pour leur propre
existence physique” (2). On ne donne aucune garantie que cette propriété ne
sera pas répartie aux intérêts de ces mêmes deux dizaines de clans. Il est faux
de croire que la privatisation par certificats ne s’est pas justifiée et n’a
pas donné de résultats convenables. Bien au contraire,elle a désintéressé,semble-t-il,
la plupart des citoyens de l’Ukraine devenus “faux-propriétaires” aux pareilles
opérations. En effet, la plupart de la population a offert ses certificats de
biens à vil prix. On s’est racheté du peuple ne lui donnnant absolument rien,
et à présent il est temps de partager ce qui n’a pas été partagé. Et il s’agit
des branches les plus attrayantes comme, p.ex. l’énergétique.
Mais dans le remue-ménage de ce pillage de nomenclature des branches toutes
entières de l’économie ukrainienne ont été pratiquement détruites ou bien vendues
à des prix dérisoires. Pour quelle raison a été volée pour dettes éphémères
(détruite en réalité) la navigation de la mer Noire? Des branches liées à de
hautes technologies, y compris aux technologies militaires, ont cessé d’exister.
En pratique cela a amené à la desindustrialisation du pays.
La desintellectualisation de l’Ukraine est directement liée
au précédent phénomène. Comme la plupart
de l’industrie a été arrêtée et ne se
soumet plus à la restauration dix ans de pillage et de la destruction
physique et morale écoulés, des employés, ingénieurs
et techniciens se sont déqualifiés ou bien ont changé
de profession se fixant, de préférence, aux marchés
omniprésents. On peut dire le même de la science privée
de financement et de commandes. De jeunes savants perspectifs il y a
longtemps ont trouvé leurs places à l’étranger.
D’autant plus, certains Etats amis et partenaires stratégiques,
orientés vers le but choisi, font refouler de l’Ukraine
le potentiel intellectuel qui lui reste encore se servant de divers
programmes de l’émigration (apparemment, dans le plan de
l’aide à l’Ukraine). On a, sans aucun doute, certaines
acquisitions, de préférence, en sciences humanitaires.
Et au contraire, dans la sphère des recherches fondamentales
et de nouvelles technologies l’Ukraine ne fait partie ni de pays
les élaborant et possédant, ni de pays introduisant activement
des technologies reçues. L’Ukraine appartient aux pays se
trouvant hors le progrès technique.
L’instabilité sociale provoque des procès démographiques négatifs. Un faible
(et même inexistant) système de l’assurance sociale, au moins au niveau soviétique,
a causé une baisse brusque de la durée de vie, une brusque réduction de la natavité
et également la migration massive de la population. Cette derniére a été causée,
de préférence, par des problèmes économiques et bien souvent par l’impossibilité
de se réaliser en Ukraine. Certains flots de migration sont à la couleur ethnique
(p.ex. hébreux de l’Ukraine; de crimée et tatar en Crimée) bien qu’ils ne soient
pas provoqués par quelque xénophobie en Ukraine. Un bilan tragique de la décennie:
environ 400 mille femmes d’âge reproductif ont quitté l’Ukraine à la recherche
de leur fortune ou de leur malchance à l’étranger; il en résulte la dépopulation
réelle en Ukraine. Selon diverses données la population de l’Ukraine a diminué
au moins de deux millions d’habitants.
Le but de la formation de l’Etat ukrainien indépendant résiderait dans le
développement garanti de l’ethnie ukrainienne et dans l’appui des autres minorités
nationales ou bien dans l’assurance de leurs droits. Mais, en réalité, en Ukraine
malgré les déclarations formelles des fonctionnaires intéressés et pas trop
compétents la dénationalisation pratique des Ukrainiens et d’autres peuples
ne cesse pas en allant au rythme forcené appuyée par de nouveaux moyens techniques
et media. Souvent elle porte le nom de “la russification”. C’est bien cela,
mais ce n’est pas la pure vérité. Il suffit de se promener dans les rues non
pas de Sébastopol ou Donets’k, mais de notre capitale Kyïv. La dizième année
de l’indépendance ukrainienne nous possédons en réalité un business russophone
(d’un pourcent possédant une quatre cinquième de la propriété les ukrainophones
représentent la moindre partie), les forces armées russophones (la plupart du
corps d’officiers se sert largement du russe), des medias russophones (au fond,
la plupart des téléprogrammes sont ou bien diffusées en russe ou bien rediffusées
de la Russie, le gouvernement ukrainien ne contrôlant pratiquement pas l’espace
stratégique informationnel de l’Ukraine), un pouvoir russophone.
Un tel état de choses est inévitablement considéré
comme menaçant au moins du point de vue de la surêté
de l’Etat. Je n’aurais pas appélé “la russification”
un processus d’assimilation des éléments du russe
de qualité, d’une haute culture au sens véridique.
Une autre chose compètement c’est la domination pratique
des mass-media électroniques et traditionnels russes en Ukraine.
La Russie entreprend tout son possible pour ne pas seulement conserver
status quo ante mais autant que possible approfondir le dit processus.
L’essentiel de la conception “projet Russie” est souvent
ramené justement à l’élargissement maximal
de la sphère de l’usage du russe et des mass-media russes
ce qui fait la politique de la Fédération de Russie. En
tenant son rapport au Conseil de la Défense de la FR Serguey
Tchernychov traçait la stratégie de l’autodétermination
russe en voyant dans la Russie future “une corporation transnationale
mondiale de la Russie”, et non pas un territoire, la Russie, la
Fédération de Russie “partant de la thèse
banale de la reproduction du russe” et ensuite, après, de
l’élaboration de la conception de la défense nationale
de la Russie”.
Parallèlement, par inertie (presque pas remarquée) il
continue le processus de la soviétisation, de la reproduction
des homo sovietikus. On voit de ses propres yeux la ruine de
l’ukrainien et d’autres langues y compris du russe. Non seulement
nous n’avons pas le temps de fixer dans la langue de nouvelles
sphères de la vie humaine (nouvelles technologies, nouveaux phénomènes
de la vie humaine) mais nous perdons l’appartenance au vieux monde
parlé en ukrainien. De la sorte, “des zones entières
aveugles-sourdes-muettes se sont créées dans le monde/langue
ukrainien et russe: il existe toute une série d’importants
phénomènes au monde actuel que nous ne voyons pas ou bien
nous manquons des mots pour en parler. Ainsi la langue maternelle, ce
dernier abri de l’autodétermination, elle aussi s’érode”.
La soviétisation grimpant a frappé tous les groupes ethnis.
Ce mal s’aggrave de plus en plus à cause de l’américanisation
de la qualité la plus basse propagée par les mass-media.
Immédiatement après l’accès de l’Ukraine à l’indépendance il n’y avait pas
d’une stratéfication établie de diverses élites. La structure de l’ancienne
économie socialiste ne permettait pas de former des groupes d’élite et des liens
intérieurs et entre eux selon la nature territoriale. Il s’agissait plutôt du
principe de production de la formation des élites et des liens supraterritoriaux
entre elles. De la sorte, avec la chute de l’économie socialiste et la dissolution
des liens supranationaux une cruelle lutte a commencé au niveau régional. Kyïv
était alors très faible et bien éloigné. Quelques clans territoriaux se sont
formés, à savoir de Dnipropetrovs’k, Donets’k, Kharkiv, Odessa. Un nombre de
régions n’a pas pu former ses groupes de clans régionaux. Mais à présent pour
la plupart ce processus s’est formé. Il reste encore quelques grands grouppements
mais en principe c’est Kyïv qui contrôle la situation dominé par le clan de
Dnipropetrovs’k et par l’ancienne nomenclature kyïvienne. Aujourd’hui on parle
d’une certaine consolidation des clans et des oligarques sous la commune protection
présidentielle.Ce qui n’exclut pas, bien sûr, leurs conflits constants pour
une approche plus ou moins grande au Président et à l’administration en général.
Un moment bien substantiel de la formation des élites réside dans l’alliance
de l’administration, la bureaucratie et du business soi-disant libre. Réellement
chaque patron est pratiquement bien dépendant du pouvoir. Des oligarques les
plus puissants peuvent perdre leurs propriétés par l’intervention de l’appareil
administratif répressif. Il ne s’agit pas seulement de Pavlo Lazarenko comme
un exemple classique d’une telle dépendance. Presque toute entreprise devenant
attirant et effectif et n’ayant pas son protecteur dans les structures d’Etat
est subite aux représailles administratives. Ainsi, la propriété et les puissances
de production sont réparties et de plus en plus monopolisées. Un modèle absolu
sans perspective du capitalisme étatique se forme à l’Etat appuyé sur les ressources
administratives et sur la monopolie assurée du pouvoir.
En appréciant le rôle de l’oligarchie dans une société tellement différenciée,
comme ukrainienne, on peut affirmer qu’il est devenu actuellement un mécanisme
extrêmement effectif du blocage aussi bien des rapports de marché libre que
de la société civile en Ukraine mettant en cause l’existence même de l’Ukraine
comme Etat. De la sorte,elle doit être considérée comme un groupe réactionnaire
d’extrême menant au glissement continu, bien que ralenti, de la société ukrainienne
au capitalisme d’Etat dans les conditions de la monopolisation extrême de l’économie.
C’est pourquoi ces quelques oligarques se trouvant tout près des milieux dirigeants,
on peut les appeler stagnarques et leur forme de gouverner la stagnarchie.
4. Un projet national de la perspective éloignée.
A maintes reprises, symptomatiquement pendant son premier et second termes
présidentiel Léonide Koutchma répète la même phrase: “Donc, qu’est-ce que nous
construisons?” Cette question, paraît-il, il la pose non pas seulement à lui-même
mais également à la société. En le demandant, le Président a absolument raison:
qui est-ce qui en Ukraine d’aujourd’hui saurait y répondre? En effet, qu’est-ce
que nous construisons donc? Une simple déclaration de l’indépendance ne suffit
pas. Des jeux à court terme des clans de stagnarques auxquels est réduite la
politique actuelle de l’Ukraine n’ont rien à voir avec le plan perspectif que
nous devons accomplir; de même, des plans éphémères des nationaux démocrates
n’allant plus loin des slogans banaux n’avaient aucune perspective réelle.
Afin de créer un plan ou un projet il faut premièrement procéder à l’élaboration
des buts à atteindre par ce dernier. Est-ce qu’il existe un but admissible pour
la plupart des citoyens de l’Ukraine? La non-consolidation de ce groupe de gens
leur empêche sans aucun doute de comprendre leurs buts, par conséquant, les
moyens par lesquels on peut les atteindre. Peut-être, à l’étape initiale ce
but pourrait consister au consensus concernant au moins des questions les plus
générales. Mais ce consensus doit être élaboré et accepté par tous les participants
au “projet Ukraine”. Dans ce cas où le consensus de toute la nation ne sera
pas atteint, on aura dans chaque région ses propres “sous-projets Ukraine” se
contredisant réciproquement. D’ailleurs, on en est ainsi à présent. Le pouvoir
a appris de s’en user avec succès en parlant dans chaque région “sa langue de
signes” et en promettant de réaliser justement son propre “projet Ukraine”.
Ce qui lui permet de ne pas admettre la consolidation de la population de diverses
régions en un organisme politique uni, en une nation politique au but unique
et à la volonté de la réaliser. Et après, résoudre ses problèmes dans la situation
de la non-consolidation générale.
4.1. La vision russe du “projet Ukraine”
Il serait étrange si la Russie ne possédait pas son propre “projet Ukraine”.
Dans la première période postbilovézienne des “troubles” il n’y avait en Russie
pratiquement aucune vision de ce qu’il fallait faire de l’Ukraine. Le temps
des projets revanchards n’était pas encore arrivé; la Russie n’était pas encore
sortie de son état de choc. Bien plus, Yeltzine avait une certaine indulgence
pour l’Ukraine car l’indépendance de l’Ukraine était justement un de ces facteurs
essentiels le mettant au pouvoir en Russie.
Pourtant dans la période tardive “ postyeltzinienne”, période de la sortie
du brouillard démocratique (et non pas de la vraie démocratie), la Russie est
déja revenue aux projets revanchards de la restitution de l’empire et de nouveaux
attentats expansionnistes contre l’Ukraine. En Russie, on s’est mis à élaborer
un propre “projet Ukraine” correspondant, naturellement, aux intérêts nationaux
de la Fédération de Russie. La Russie a commencé à réaliser une politique économique
et informationnelle plus agressive ce qui a mené à une perte presque complète
par l’Ukraine de l’indépendance culturelle d’information, d’une perte partielle
économique à cause d’un attachement constant aux sources énergétiques russes
approuvé par le lobby prorusse de pétrole et de gaz en Ukraine et couvé de toute
manière par la Fédération de Russie même.
“Projet Ukraine” élaboré par la Russie ne devrait pas prévoir obligatoirement
une absorbtion primitive de l’Ukraine par la Russie comme cela se représentent
des revanchards russes aux sympathies impériales. La Russie voit en Ukraine
sa sphère d’intérêts et d’influences. Elle essaye de la rendre dépendante au
maximum de la Fédération de Russie aussi bien dans la sphère de l’économie que
dans celles de la politique, de la surêté de l’Etat et même de l’autoidentification.
A ce but elle élargit effectivement ses groupes d’influances à tous les niveaux
et dans toutes les sphères – des mass-media à l’économie. S’il est nécessaire,
elle bloque des mesures empêchant un tel attachement ce qui a été manifestement
prouvé par le cas du terminal pétrolier d’Odessa.
Le monopole pratique russe des ravitaillements en sources énergétiques est
également éloquent.
4.2. La vision américaine du “projet Ukraine”
En même temps la vision américaine “projet Ukraine” est petit à petit tracée.
Les USA sont incontestablement intéressés à l’Ukraine en lui donnant le rôle
d’un Etat tampon entre l’OTAN et la Russie+ avec ses satellites. Les Etats-Unis
comprennent parfaitement qu’il ne vaut pas la peine de renforcer la Russie par
la voie de l’annexion de l’Ukraine. Plus encore, ils sont d’avis que la Russie
peut devenir démocratique (de la sorte comprise et pas dangeureuse pour les
USA) si elle se débarasse des ambitions impériales.
Peut-être, cela ne vaut pas la peine de parler de la position commune de l’Ouest.
La position unique à l’intérieur de l’Union Européenne et l’OTAN n’existe pas
à cause de la divergence entre les USA et l’Union Européenne. Une voie possible
de l’organisation de l’Ukraine les Etats-Unis voient dans la collaboration étroite
et dans la participation future possible de l’Ukraine à l’OTAN, dans son rapprochement
avec l’Union Europénne (avec le concours des Etats-Unis qui n’est pas exclu).
Il ne s’agit pas,bien sûr, de l’appartenance à l’Union Européenne mais la marche
à cette direction devrait ce faire. Une telle position des USA est très utile
pour l’Ukraine qui pourrait bien en profiter pour la réalisation du projet “européen”
ou “euroatlantique”.
4.3. La vision de l’Union Européenne du “projet
Ukraine”
On peut, paraît-il, parler également de l’absence du “projet Ukraine” appartenant
à l’Union Européenne. En se heurtant à maints problèmes intérieurs, ayant des
tracasseries liées aux perspectives de son élargissement, l’Union Européenne
n’aperçoit pas “la question ukrainienne”. Mais un problème ne disparaît pas
aux yeux fermès.
Ce n’est que dernièrement on s’est mis à chercher une place pour l’Ukraine
dans ce qu’on appelait encore récemment “ la maison européenne commune”. Il
s’est trouvé que d’une manière non équivoque on nous réserve une place non pas
dans l’Union Européenne de confort mais “à côté”, plus précisément “entre” l’Union
Européenne et la Fédération de Russie. Malgré toutes les initiatives ukrainiennes
proeuropéennes l’Union Europénne tient aujourd’hui fermement sa position. Et
non sans raison: il est impossible de monter dans la “maison européenne” un
“projet Ukraine”, projet administratif monopoliste, stagnant en direction de
l’autoritarisme.Mais une question reste ouverte; peut-on priver l’Ukraine en
général et non pas “gossoudarstvo Oukraïna /une Russie parallèle /cryptoRussie”
de la perspective européenne? C’est pourquoi la position officielle de l’UE
consiste à ce que l’Union ne nie pas le futur européen de l’Ukraine mais seulement
après l’achèvement de deux vagues de l’élargissement de l’Union Européenne et
des changements en Ukraine même.
4.4. Vision oligarchique de nomenclature du “projet
gossoudarstvo Oukraïna”
Nous venons de mentionner qu’il n’existe pas le “projet Ukraine” commun fondé
sur un consensus national général comme il n’existe pas également un consensus
national général. A la place de cela il y a quelques propositions assez différentes
au “projet Ukraine” étant non seulement loin les unes des autres mais également
directement contraires. Cela ne veut pas dire, néanmoins, qu’en vérité aucune
d’elles ne se réalise pas.
L’état réel des choses en Ukraine signifie la réalisation du “projet Ukraine”
oligarchique de nomenclature en forme du “gossoudarstvo Oukraïna”.La stagnarchie
a déjà pratiquement réalisé ce projet en vie et en est presque complètement
satisfaite. Elle a gardé le pouvoir, s’est consolidée autour du monopole d’Etat
comme une unité politique, a heureusement survécu le passage de l’économie planifiée
à celle capitaliste d’Etat, a réalisé et achève la répartition du bien. En principe,
elle n’est intéressée ni à la destruction du monopole de l’Etat, ni à la création
de “la société civile “qui pulsse la menacer. En même temps, la stagnarchie
a tout fait pour priver l’Ukraine de la perspective de l’Union Européenne pouvant
mettre fin au projet du “gossoudarstvo Oukraïna”. La stagnarchie n’est pas intéressée
à la civilisation de l’économie politique en Ukraine, de la sorte cela ne vaut
pas la peine d’interpréter sérieusement la déclaration “du choix européen” par
l’Ukraine.
Le seul disconfort pour la stagnarchie est la non-acceptation par l’Ouest
d’un tel état de choses, bien que le sain cynisme politique des partenaires
stratégiques leur permet jusqu’à un certain temps de fermer les yeux sur ces
faibles défauts du “gossoudarstvo Oukraïna”. C’est pourquoi le projet “gossoudarstvo
Oukraïna” est en particulier soutenu par les USA pour des raisons politiques,
antirusses et en particulier antiunionisteeuropénnes. Pour l’Union Europénne
ce projet est inadmissible et incompris. Des voisins les plus proches c’est
la Pologne qui ayant ses propres intérêts géopolitiques concrets ne s’en sépare
pas contrairement à la Tchéquie et à la Slovaquie.
En même temps, le projet “gossoudarstvo Oukraïna” est partiellement soutenu
par la Fédération de Russie comme un projet frayant la voie à la réintégration
de la Russie+ et du “gossoudarstvo Oukraïna”. Bien sûr,on ne peut pas ne pas
voir d’autres tendances. Une partie de stagnarques ukrainiens n’est pas intéressée
à la répartition du pouvoir et des biens en Ukraine aux intérêts des oligarques
russes plus puissants; de la sorte, ils peuvent saboter effectivement la réintégration
avec la Russie+ et le rapprochement avec l’Union Européenne. Il ne peut pas
exister une résolution définitive quant au sens du développement (à l’Est ou
bien à l’Ouest) dans les cadres du projet “gossoudarstvo Oukraïna”. Le vrai
sens du projet consiste à ce qu’on n’avancera à nulle part; contrairement on
sera forcé de changer de règles de jeux pour des élites au pouvoir, de répartir
les biens, c.-à-d., également le pouvoir. De gros capitaux occidentaux et russes
vont instantanément écraser de faibles capitaux de “nouveaux Russes” ukrainiens.
4.5. Propositions au “projet Ukraine”
Malgré tout l’Ukraine reste un problème. Un problème pour elle-même car l’état
des choses actuel pour la plupart de ses citoyens est inadmissible.Un silence
en accord ne signifie pas absolument l’accord avec lui. Si la société ne va
pas changer et ne fait que subsister elle est vouée tôt ou tard à couler à fond.
C’est pourquoi il faut réfléchir, au moins conceptuellement, à ce qu’on doit
faire car. en effet, on ne peut plus vivre ainsi.
4.5.1. Projet européen
Le projet européen pourrait devenir pour l’Ukraine, Etat moyen à l’échelle
mondiale, un des projets les plus attrayants. A condition qu’aujourd’hui aucun
accès de l’Ukraine à l’UE n’est possible, ce projet peut consister à ce qu’elle
doit homoniser en maximum toutes les sphères de sa vie aux standarts acceptés
par l’UE. D’ailleurs, l’Ukraine vient d’adopter un programme d’intégration à
l’UE pour la période de 7 années consistant à coordonner en pratique sa législation,
l’économie etc. aux standarts de l’Union Europénne. En se rapprochant de l’Union
Européenne elle doit s’appuyer au maximum aux USA, en perspective plus éloignée
en la RFA et, peut-être à la Pologne, en aspect tactique. Les limites temporels
du projet seront déterminés par l’effectivité de l’UE après deux vagues de son
élargissement et également par des collisions politiques éventuelles pouvant
accélérer ou bien ralentir ce procès.
4.5.2. Projet de la mer Noire – la Méditerranée
Une direction possible du développement du “projet Ukraine” (à condition que
le développement du projet au sens de l’UE sera bloqué et celui au sens des
USA se heurtera aux difficultés) peut consister au développement des rapports
en direction du bassin de la mer Noire – la Méditerranée.
GOUAM (l’alliance politique Géorgie-Ouzbékistan-Ukraine-Azerbaïdjan-Moldavie)
présente les prolégomènes de ce projet. Ce dernier a des perspectives économiques
assez bonnes: transportation et une transformation possible des produits pétroliers
et de gaz arrivant de la région caspienne, du Caucase et, il est possible, du
Proche Orient. On n’a pas de motifs de parler des ressources démocratisants
de ce projet. L’Ukraine est pratiquement leader de cette alliance politico-économique
et pourra occuper de bonnes positions dans l’Organisation de la collaboration
de la mer Noire.
4.5.3. Projet russocentriste
Il paraît qu’on ne puisse pas ignorer également le “projet russocentriste”
pas celui formé par la Fédération de Russie mais celui ukrainien. L’Ukraine
peut essayer elle-même élaborer ses rapports avec la Fédération de Russie conformément
à son propre “projet russocentriste”. A certaines conditions, bien que presque
irréelles quand les deux parties trouveront une vraie entente, ce projet peut
s’avérer très effectif. Mais afin d’y arriver la Russie et l’Ukraine doivent
changer. Premièrement, la Russie doit renoncer à son syndrome impérial en cherchant
un avantage prévoyant et pas tactique à condition d’existence de l’Etat l’Ukraine,
Etat ami, pas Etat fantoche. De son côté, l’Ukraine doit chasser cette peur
qui non sans raison est liée à l’impérialisme russe, en même temps sortir de
ce coin stagnarchique perdu où elle s’est fait entrée par sa propre initiative.
4.5.4. Projet tampon
A présent, on réalise partiellement un mélange des projets tampon stagnarchique
et américain qui sont timidement planifiés à Kyïv, pas seulement à Washington.
Les relations en partenaires avec les USA et la Russie permettent aux stagnarques
ukrainiens de réaliser leur “politique tampon” n’avançant nulle part et ne se
développant pas en un organisme social. Pour les Etats Unis la forme de régime
existant chez leur partenaire stratégique est moins importante que des obligations
politiques et militaires, la fidélité de l’Ukraine comme partenaire politique.
Ce que Kyïv exploite avantageusement. Il utilise en parasite ses ressources
géopolitiques en conservant de la sorte l’état des choses existant. En même
temps, l’Ukraine ne se rapproche pas trop de la Russie+ en s’assurant un champ
de stagnation également dans cette direction.
4.5.5. Projet balte- de la mer Noire
Presque irréel ou bien perdu se présente “le projet balte -de la mer Noire”
à la suite de l’union de la Russie et de la Biélorussie et du vecteur unioneuropéiste
au sens unique des pays baltes. De la sorte, la Biélorussie a été neutralisée
comme un partenaire stratégique de l’Ukraine. Tous l’ont oublié on ne sait pas
pour quelle raison. Contrairement, on parle plutôt de la Pologne se distinguant
plus de l’Ukraine par tous ses paramètres. Néanmoins, la ressource biélorusse
peut se mettre en action un jour malgré tout ce qui se passe à présent en Biélorussie.
4.5.6. Projet temporel Ukraine
Un des projets possibles peut consister à attendre l’arrivée de nouvelles générations
quand le mode de penser de l’ancienne nomenclature disparaîtra à la suite de
son éloignement et, ainsi, disparaîtra son mode de prendre des décisions. La
jeunesse devrait posséder une expérience “étatique” et “d’entreprise” plus développée.
D’ailleurs, elle devrait absolument déclarer ses prétentions au pouvoir. Mais
une telle jeunesse, se forme-t-elle? La plupart se débat dans les problèmes
de la société en stagnation. En même temps, la nomenclature et des stagnarques
ont élaboré un système de la reproduction de leurs successeurs. La nomenclature
soviétique a mis au monde l’oligarchie et des stagnarques et eux,à leur tour,
“forment” des successeurs qui sont intéressés au maintien de leurs positions
et ne veulent pas la construction de la société civique. Ce qui peut généralement
bloquer le développement de l’Ukraine.
4.5.7. “Projet lingual” Ukraine/ “projet Ukraine
– langue”
Malgré un presque plein manque de perspectives de ce projet dans les conditions
du “gossoudarstvo Oukraïna” il est important de le mentionner. L’ukrainien comme
un élément consolidant de la nation ukrainienne politique potentielle peut avoir
une grande perspective. Pourtant jusqu’à présent, dans la période postcoloniale
de notre histoire qui est réellement celle néocoloniale, elle continue d’éprouver
de représailles féroces déjà en Ukraine indépendante. C’est pourquoi la société
se trouve en face du problème d’une large autoidentification justement avec
la langue ukrainienne, de l’élaboration de la propre vision ukrainienne du monde.
Il est impossible de créer une identité effective et indépendante sur la base
du bilinguisme réel de la population de l’Ukraine (dans les conditions d’une
pression violente du côté du discours russe impérial et de l’identité néo-russe/russophone).
De la sorte, il ne reste que travailler sur ces directions (et les autres)
du développement du “projet Ukraine”.
Pas une seule goutte du sang n’a été versée pour l’indépendance du nouvel Etat
“l’Ukraine” et l’incarnation du “projet Ukraine”, Ainsi lui, il est littéralement
in-estimable. Il est sans prix, on ne l’a pas payé, de la sorte il n’est pas
estimé convenablement. Par personne. La stagnarchie vit de “la prise” d’aujourd’hui.
Au cours de neuf années de l’existence du “gossoudarstvo l’Oukraïna” par précaution
elle gardait et garde ses gros capitaux à l’étranger. Ce sont les compradors
prêts à quitter le navire à flot à n’importe quel moment. Aux masses paupérisées
dont le pourcentage dans la société ne cesse pas d’augmenter le projet “gossoudarstvo
l’Oukraïna” n’a presque rien donné; il est inutile d’espérer quelque sentiment
à ce projet de leur part. Une soi-disant classe moyenne dans la société oligarchique
de nomenclature ne peut pas naître.
Traduction Yarema Kravets
* Comité d’Etat pour des situations exceptionnelles (en russe GKTchP. – NdTr).
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